Actes du colloque de restitution du 20 mai 2011
Enquête sur la détresse psychologique des personnes sourdes, malentendantes, devenues sourdes et/ou acouphéniques
Comment identifier, accompagner et prévenir ?
Restitution de l’enquête nationale 2010
Intervention du Dr Bernard DUPORTET,
Animateur du groupe de travail « détresse psychologique » du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH),
Président de l’association HABEO.
J’irai à l’essentiel.
Tout est ou sera dit au cours de cette journée sur la détresse psychologique susceptible de frapper la population des personnes sourdes, malentendantes, acouphéniques.
Il est remarquable de constater que le travail inauguré par l’UNISDA trouve ici un début de consécration mais plus encore qu’il aura contribué à faire émerger au sein du CNCPH le besoin, que dis-je l’ardente nécessité, de constituer un groupe de travail sur ce thème de la « détresse psychologique des personnes en situation de handicap ».
Travaillant depuis de nombreuses années sur le champ de la maltraitance envers les personnes vulnérables et président d’HABEO, gestionnaire du 3977, je n’ai pu que répondre présent à l’invitation qui m’était lancée.
Le groupe ainsi constitué s’est trouvé de suite confronté à la difficulté de définir cette détresse psychologique, dans le champ immense qui va du mal-être à la maladie mentale, avec toutes les susceptibilités qui sont attachées à ces champs complexes.
Cette difficulté inaugurale s’est trouvée assez rapidement surmontée et le groupe, au prix de quelques lectures, trop peu nombreuses, de quelques auditions, qui demandent à être poursuivies, et de fertiles réunions, a acquit la conviction que cette situation de détresse psychologique, totalement transversale à tous les types de handicap, était un risque important, peut-être même essentiel, à prendre en compte, dépister, tenter de traiter et surtout prévenir.
Forts de ce qui était déjà plus qu’une intuition, le groupe s’est adressé à l’ensemble des associations membres du CNCPH pour tenter d’apprécier le niveau de conscience par rapport à cette notion de détresse psychologique, les événements et les faits qui pouvaient la révéler ou la faire suspecter, la traduction de cette prise de conscience dans les organisations, les méthodes de travail et les actions des différentes structures associatives.
De nombreux dossiers nous sont parvenus, d’autres doivent suivre. Tous montrent l’intensité et la gravité du phénomène, une perception supérieure à celle généralement admise, des tentatives de prise en charge et de prévention dont la synthèse est en cours et surtout la nécessité absolue d’aller plus loin dans la compréhension, la prise en charge et la prévention.
Trois champs de recherche nous paraissent devoir être analysés et traités de manière complémentaire :
1) la détresse psychologique de la personne en situation de handicap elle-même dans ses causes, ses manifestations, ses conséquences ;
2) la détresse psychologique de son entourage, avant tout familial, souvent plus importante, plus grave, plus paralysante que la sienne propre tant dans l’annonce d’un handicap que dans sa prise en compte et sa prise en charge à long terme ;
3) sans oublier la détresse psychologique des professionnels, volontiers accablés par l’injustice d’un parcours sans guérison et l’appréhension de ne pas savoir faire.
Il nous est également apparu que la reconnaissance du handicap, certes, mais bien plus encore de la personne qui en est atteinte se trouvait au centre de cette prise en compte avec en corollaire l’impérieuse nécessité de reconnaître, développer, consolider l’appartenance à la société des hommes de la personne en situation de handicap.
Le groupe se propose donc de poursuivre son travail d’inventaire au plus vite et au mieux en le complétant rapidement par des propositions précises d’organisation et d’interventions publiques.
Le rendu, aujourd’hui, de l’enquête conduite par l’UNISDA avec le concours de TNS – SOFRES nous parait déterminant en ce sens qu’il représente pour nous, en sus de sa valeur propre, un encouragement à concevoir et promouvoir une enquête de beaucoup plus grande ampleur qui embrasserait l’ensemble du champ du handicap.
Message de M. Patrick Gohet,
Président du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH)
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Je regrette de ne pouvoir vous rejoindre.
J’attends beaucoup de vos travaux et de ceux du groupe animé par le docteur Duportet. Le rapport du CNCPH comporte une partie importante consacrée au sujet, j’en parlerai lors de la Conférence nationale du handicap du 8 juin prochain.
Je regrette de ne pas pouvoir vous rejoindre.
Je m’entretiendrai de tout cela avec le président Lorant.
Amitiés.