Après un premier entretien le 24 mai 2012 entre le président de l’Unisda, Cédric LORANT et la Ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette CARLOTTI, une délégation de l’Unisda a été reçue le 29 août 2012, en cette veille de rentrée.
Au cours de cette rencontre, les thématiques suivantes ont pu être évoquées :
la politique générale ;
le dépistage précoce sur la surdité (arrêté du 23 avril 2012) ;
le dispositif d’information et d’accompagnement des familles découvrant la surdité et des personnes devenues sourdes ;
la scolarisation des jeunes sourds ;
la formation des métiers de la communication accessible et du centre relais téléphonique ;
la détresse psychologique des personnes sourdes, malentendantes, devenues sourdes ou acouphéniques ;
les personnes acouphéniques avec une intervention de la présidente de France Acouphènes, Roselyne NICOLAS.
L’Unisda a partagé son sentiment mitigé sur le Plan Handicap Auditif 2010-2012 avec des réalisations mais aussi des retards ou des absences de mises en œuvre sur un certain nombre de mesures (voir le dernier bilan daté du 17 mars 2012). La Ministre s’est engagée à réaliser courant octobre-novembre un bilan interministériel en guise d’état des lieux et à mener une réflexion sur la suite du Plan Handicap Auditif qui prendra fin en décembre 2012. Par ailleurs, la plateforme de propositions de l’Unisda a été communiquée pour participer à cette réflexion.
La question de l’arrêté du 23 avril 2012 sur le dépistage précoce de la surdité permanente a été largement débattue. L’Unisda confirme le caractère « dangereux » de cet arrêté face à l’absence de politique générale d’information et d’accompagnement des familles découvrant la surdité qui renforce le risque d’une “filiérisation” axée essentiellement sur la question médicale. La dimension linguistique et éducative doit être mise en avant par des professionnels ressources et portée de manière neutre et exhaustive par le Centre National Ressources sur la Surdité, prévu par le Plan Handicap Auditif. Une réponse de la part de la Ministre est attendue sous quelques semaines sur la suite donnée à cet arrêté.
La scolarisation des jeunes sourds a été mise à mal ces dernières années par une série de mesures ne répondant pas au libre choix des familles sur les différents parcours et dans le respect du choix linguistique. Les PASS (Pôles pour l’Accompagnement à la Scolarisation des jeunes Sourds) ne mettent pas à disposition les professionnels ressources adéquats permettant une scolarisation de qualité autour de la langue choisie. Dans le cadre de la concertation « Refondons l’école de la république » menée par le ministère de l’Education Nationale, la Ministre Marie-Arlette CARLOTTI a confirmé le besoin de valoriser le caractère spécifique de la scolarisation des jeunes sourds et souhaite s’appuyer sur notre expertise pour alimenter les réflexions en cours.
La formation des métiers de la communication accessible (interprète LSF, codeur LPC, technicien de l’écrit, installateur de boucles magnétiques) est une urgence pour répondre aux multiples dispositifs prévus par la loi Handicap de 2005. L’Unisda attend un signal fort sur cette question avec une mission d’évaluation des besoins et une programmation pluriannuelle de formation. Les centres relais téléphoniques méritent également une attention particulière, notamment sur le démarrage avant la fin de l’année du pilote. Une réflexion sur l’après-pilote pourra être engagée très rapidement pour définir le modèle économique ainsi que les aspects techniques et organisationnels du centre relais de demain.
Enfin, la Ministre a manifesté son intérêt total quant à la question de la détresse psychologique des personnes sourdes ou malentendantes et sur les besoins spécifiques du public acouphénique. Ces deux sujets seront suivis de près afin de mettre en œuvre les mesures adéquates prévues par le Plan Handicap Auditif et d’engager de nouvelles prérogatives.
L’Unisda tient à féliciter l’écoute attentive de Mme la Ministre et l’annonce de ses premières propositions concrètes. L’Unisda et les associations la composant confirment leurs disponibilités pour une réflexion commune dans le cadre de la mise en application pleine et entière de la loi Handicap de 2005.
Communiqué Unisda du 3 septembre 2012